Strava retire sa plainte contre Garmin, mais leur relation serait sérieusement endommagée
Le conflit entre Strava et Garmin, qui avait secoué le monde du cyclisme et du sport connecté ces dernières semaines, a pris un tournant inattendu. Le réseau social pour les sportifs a volontairement retiré la plainte pour violation de brevet qu'il avait déposée contre Garmin fin septembre, à peine 21 jours après l'avoir déposée.
Strava retire sa plainte contre Garmin, mais pourrait avoir franchi une étape irréconciliable
Comme l'a publié DC Rainmaker, la décision est devenue officielle le mardi 21 octobre, lorsque Strava a déposé devant le tribunal du Colorado un document de "retrait volontaire sans préjudice", une formule légale qui lui permet d'abandonner l'affaire sans qu'un jugement soit rendu. La société n'a pas fait de commentaires publics, mais les documents judiciaires confirment que Garmin n'avait pas encore répondu formellement à la plainte avant son retrait.
La plainte initiale accusait Garmin de violer deux brevets de Strava : l'un lié à ses cartes de chaleur et itinéraires de popularité, et l'autre au système de Segments qui a rendu la plateforme si reconnaissable. De plus, Strava demandait des mesures provisoires pour arrêter la vente des appareils incorporant ces fonctions, pratiquement toute la gamme de montres et de cyclomètres Garmin.
Selon DC Rainmaker, de nombreux experts considéraient déjà que l'offensive judiciaire était "techniquement et stratégiquement faible". La probabilité que le tribunal invalide les brevets ou que Garmin réponde par une contre-plainte était considérée comme un risque élevé pour Strava.
RECOMENDADO

Dans le peloton, beaucoup commencent à se fatiguer : certains cyclistes parlent de l'effet négatif de Pogacar

Q36.5 demande une licence WorldTour et confirme son partenariat avec Pinarello pour 2026

La "Cape Epic du gravel" débute cette semaine avec Tom Pidcock, Lachlan Morton et Matthew Beers sur sa grille de départ

Les 5 meilleurs petits déjeuners pour perdre du poids

Rouler seul vs rouler en groupe : ce que votre entraînement gagne et perd

Promotions et relégations World Tour : la saison sur route est terminée et voici les équipes qui montent et descendent de catégorie
Au-delà du domaine juridique, la décision semble être une rectification pragmatique. Garmin est de loin le partenaire le plus important de Strava, tant en termes d'utilisateurs que sur le plan économique : les cyclistes et les sportifs qui synchronisent leurs appareils Garmin représentent la majeure partie des abonnés payants de la plateforme.
Une éventuelle déconnexion aurait eu un impact immédiat et dévastateur. Comme le souligne DC Rainmaker, "si Garmin coupait l'accès à son API, Strava disparaîtrait en quelques jours". C'est pourquoi le retrait de la plainte est interprété comme une tentative de sauver la relation avant qu'elle ne devienne irréparable. Nous ne pouvons pas non plus oublier que Strava est en train de préparer son introduction en bourse et qu'un tel sujet aurait pu le conditionner.
Au cours des derniers jours, Strava avait déjà adouci son discours public. Il a d'abord annoncé qu'il se conformerait aux nouvelles règles de l'API de Garmin, y compris l'attribution de la marque sur les activités et les graphiques, puis a envoyé un message de calme à ses utilisateurs en assurant que maintenir la connexion active était sa "priorité absolue".
Malgré la résolution du conflit judiciaire, l'épisode a laissé des cicatrices profondes. Strava et Garmin entretenaient une collaboration de plus de 15 ans, et des sources citées par DC Rainmaker affirment que la relation a été "gravement endommagée". En fait, ces dernières semaines, Garmin a renforcé ses accords avec des plateformes concurrentes comme Komoot, ce qui pourrait se traduire par un repositionnement des alliances au sein de l'écosystème numérique du cyclisme.
L'affaire a également remis en question la stratégie de Strava, qui se prépare à entrer en bourse en 2026. Certains analystes interprètent la plainte comme une tentative de démontrer une valeur technologique aux investisseurs, en mettant en évidence son portefeuille de brevets. Mais la manœuvre a eu l'effet contraire : elle a généré de l'incertitude quant à la gestion de son équipe dirigeante et a tendu sa relation avec son principal partenaire commercial.
Pour l'instant, ni Strava ni Garmin n'ont publié de communiqués conjoints. Il n'y a pas non plus de signes que la collaboration soit sur le point de se rompre immédiatement, mais la confiance semble avoir été ébranlée.
La seule certitude est que les utilisateurs pourront continuer à synchroniser leurs activités sans interruption, une priorité que Strava a réitérée. Cependant, l'épisode laisse une leçon claire : dans un écosystème aussi interconnecté, une guerre entre partenaires stratégiques peut se transformer en suicide commercial.