Allons-nous voir Van der Poel dans une autre équipe? Le nouveau défi économique du cyclisme

La bulle du cyclisme continue de gonfler chaque année. Les équipes sont obligées d'augmenter leurs budgets chaque nouvelle saison non plus pour monter en niveau et se rapprocher des super équipes alimentées par les pétrodollars ou par la boisson énergétique à la mode, mais simplement pour pouvoir se maintenir dans la classe moyenne et pouvoir compter sur quelques renforts qui donnent de la solidité à leur projet sportif. Une situation qui, selon le site web populaire Cycling Weekly, pourrait s'être aggravée en 2025 avec de nombreuses équipes cherchant désespérément des sponsors simplement pour survivre.

La bulle du cyclisme et ses budgets explosifs pourraient être sur le point d'éclater

Le cyclisme est devenu de plus en plus coûteux pour les équipes, un fait dont tout le monde est conscient depuis plusieurs saisons, et pourtant, aucune mesure n'a été prise pour contenir l'escalade des budgets qui menacent chaque année de rendre inviables de nombreux projets.

Une escalade des budgets imputée aux grandes super équipes comme UAE Team Emirates-XRG, Visma-Lease a Bike, INEOS Grenadiers ou Red Bull-BORA-hansgrohe qui ont même dû intégrer des sponsors secondaires pour maintenir leur position privilégiée, avec XRG rejoignant l'équipe émiratie, TotalEnergies rejoignant les Britanniques ou le retour d'un historique comme Rabobank renforçant l'équipe de Jonas Vingegaard.

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Cependant, ce qui est une simple question de statut pour eux devient une course à la survie pour d'autres équipes plus modestes ces dernières saisons, avec pour objectif de trouver de nouvelles sources de financement pour couvrir l'augmentation des coûts, tant organisationnels que nécessaires pour financer les coureurs.

Un exemple clair est celui d'Arkéa-Samsic qui, selon toutes les apparences, semble destiné à disparaître à la fin de la saison, lorsque sa perte de la catégorie World Tour sera consommée, réduisant ainsi ses options de revenus.

Une autre équipe qui pourrait rencontrer de sérieux problèmes, malgré le fait d'être l'un des blocs les plus performants de l'actuel paysage, est Alpecin-Deceuninck à la fin de la collaboration de Deceuninck avec l'équipe à la fin de la présente saison. Une situation qui placerait l'équipe belge dans une situation critique, surtout compte tenu du coût de l'un des meilleurs coureurs actuels, Mathieu van der Poel.

Un exemple de ce qui pourrait leur arriver est celui d'une autre équipe belge, Soudal-QuickStep, qui, avec son muscle financier, n'a pas été capable ou n'a pas voulu retenir Remco Evenepoel alors qu'il lui restait encore un an de contrat, préférant opter pour de l'argent facile pour rester à flot et pouvoir souffler un peu tout en cherchant de nouvelles formes de financement pour retrouver le niveau d'il y a quelques années lorsqu'ils dominaient la saison cycliste de printemps.

Un autre cas d'équipes en difficulté est celui de Lotto, avec le sponsor le plus ancien du cyclisme professionnel actuel, et également belge Intermarché-Wanty, dont on dit qu'ils étudient une fusion pour augmenter le potentiel de l'équipe résultante et mettre fin aux difficultés économiques qu'ils rencontrent tous les deux.

D'autre part, dans un monde où il y aura toujours des riches et des pauvres, d'autres équipes ont réussi à frapper à la bonne porte et bénéficient, pour le moment, d'une tranquillité qui leur permet de rêver à des objectifs plus élevés. Le meilleur exemple en est Decathlon-AG2R La Mondiale qui, après le départ de AG2R, a trouvé un remplaçant en la puissante compagnie maritime CMA CGM, ce qui leur permettra de doubler leur budget avec l'aspiration, à moyen terme, de ramener un coureur français au sommet du podium du Tour de France.

Un répit financier dont bénéficient également des équipes comme Bahrain-Victorious grâce aux pétrodollars de ce pays arabe ; ou Lidl-Trek après que la célèbre chaîne de supermarchés ait considérablement augmenté le budget de l'équipe américaine, en plus d'avoir une équipe équilibrée qui leur permet de briller tout au long de la saison.

Cependant, comme l'a déclaré le manager de Cofidis, l'ancien cycliste Cédric Vasseur "Le fait que 15 équipes du Tour de France recherchent des sponsors signifie simplement que nous essayons d'augmenter nos budgets", soulignant que dans de nombreux cas, il ne s'agit pas d'une recherche désespérée mais de la seule option pour s'améliorer et pouvoir s'offrir les services de meilleurs coureurs ou disposer de plus de moyens.

"Bien sûr, nous voulons tous avoir un budget plus important, mais je ne pense pas que la situation économique le permette. Il ne devrait pas être possible que 15 équipes cherchent à augmenter leur budget en une année. Je pense que peut-être le cyclisme se met trop à niveau" a conclu le dirigeant de Cofidis.

Malgré le fait que le cyclisme soit un sport offrant un retour publicitaire énorme grâce aux nombreuses heures de télévision qu'il garantit, on en arrive à un point où une contribution similaire à celle des clubs de football ou des équipes de F1 est demandée, ce qui fait que de nombreuses entreprises réfléchissent à deux fois avant d'investir dans le sponsoring du cyclisme.

Cela soulève à nouveau la nécessité d'établir des mesures de contrôle budgétaire, comme celles qui existent déjà dans ces sports, pour empêcher cette escalade folle des budgets avant qu'elle ne devienne une bulle prête à éclater et à condamner de nombreuses équipes à disparaître. Cependant, tous les regards se tournent vers l'UCI pour établir des limites budgétaires, sans que l'instance dirigeante du cyclisme semble, pour le moment, disposée à affronter un problème qui pourrait bientôt leur échapper des mains.