Le contre-la-montre de montagne est un casse-tête de technique et de matériel

Route 18/07/25 15:24 Migue A.

Les ingénieurs de performance des équipes vivront dans le contre-la-montre de l'étape 13 du Tour de France leur moment de gloire grâce au contre-la-montre atypique qui se disputera entre Loundenvielle et le haut col de Peyragudes. Une étape où chercher le meilleur équilibre entre certains paramètres clairement opposés sera la clé pour obtenir la meilleure performance.

Le contre-la-montre de montagne est un casse-tête de technique et de matériel

Ingénierie et analyse au service de la performance dans le contre-la-montre du Tour de France

Si le contre-la-montre est de plus en plus négligé dans les courses cyclistes, trouver un contre-la-montre comme celui de l'étape 13 du Tour de France est une véritable rareté dans le cyclisme de compétition actuel. Un format qui, cependant, a sûrement été un stimulant pour les ingénieurs de performance des équipes qui passent beaucoup de temps à analyser les données pour déterminer quelle configuration de matériel sera optimale pour que les coureurs qui vont disputer au maximum l'étape obtiennent la meilleure performance.

Un contre-la-montre qui débutera depuis la magnifique localité de Loundenvielle, sur les rives du lac du même nom, lieu idyllique au sommet de la vallée juste encaissée entre deux cols mythiques de l'histoire du Tour de France comme Peyresourde et Val Louron-Azet. 10,9 kilomètres plus haut, en montant par la route du col de Peyresourde jusqu'à ce que, environ à 1 kilomètre du sommet, la course prenne un virage à droite qui mène à la station de Peyragudes et son célèbre haut col, célèbre pour son apparition dans le film de James Bond, Demain ne meurt jamais.

Le contre-la-montre de montagne est un casse-tête de technique et de matériel

Presque 11 kilomètres qui commencent par 3 kilomètres de faible pente, même avec une descente courte et rapide avant de rejoindre la route du col dans sa partie médiane. Un tronçon d'environ 4,5 kilomètres, jusqu'au virage mentionné, avec une pente extrêmement constante d'environ 8%. Après le virage, un dur kilomètre à 9% accueille les coureurs sur une route plus étroite qui mène à la station, un autre kilomètre plus facile qui permet de reprendre son souffle et la piste de décollage et d'atterrissage du haut col mentionné avec une rampe démesurée de 330 m à 13% de pente moyenne et avec un pic maximum atteignant 16%.

Comme c'est toujours le cas dans ce type d'étapes, les pronostics sur le matériel que les coureurs vont utiliser sont à l'ordre du jour. Une décision qui est passée d'être liée à l'intuition du directeur ou aux sensations du coureur à être prise par les ingénieurs de performance après une analyse intensive des données et des simulations similaires à celles réalisées par les équipes de Formule 1 pour planifier leur stratégie d'arrêts et de choix de pneus.

Le contre-la-montre de montagne est un casse-tête de technique et de matériel

Dans le cas du coureur, il s'agit d'un choix qui commence par opter entre le vélo de contre-la-montre et le vélo de route conventionnel. Une décision qui se complique lorsque, en plus, les équipes disposent de deux modèles de vélos de route : aérodynamique ou grimpeur. La décision est prise en pesant la perte due au poids supplémentaire apporté par le vélo de contre-la-montre par rapport aux pertes dues à la moindre aérodynamique des vélos de tous les jours.

En gros, le barème quantifiant un spécialiste de la performance comme Dan Bigham, expert cycliste sur piste, ancien recordman de l'heure et maintenant responsable de la performance de Red Bull-BORA-hansgrohe, est que, en moyenne dans cette montée, pour compenser 1 kg de poids supplémentaire en matériel, il faut une amélioration moyenne du coefficient aérodynamique du coureur tout au long du contre-la-montre de 0,016 m².

À partir de ce calcul, il faut évaluer quel gain aérodynamique est obtenu en fonction de la vitesse à laquelle on estime que le coureur peut rouler dans chacune des sections du parcours de la même manière que l'influence du poids n'est pas la même dans la partie plate initiale que dans la montée qui couronne le contre-la-montre.

Le contre-la-montre de montagne est un casse-tête de technique et de matériel

En plus du vélo, il faut également évaluer s'il est judicieux de changer de vélo pour faire les 3 premiers kilomètres avec le vélo de contre-la-montre et le reste avec le vélo de route, ce qui est improbable dans une étape d'une telle courte distance. Après le choix du vélo, il ne s'arrête pas là car il faut équilibrer poids et aérodynamique avec le choix des composants. Des roues plus profilées, voire lenticulaires, peuvent aider à réduire la résistance au vent mais, en même temps, ajoutent plus de poids. De même, si l'on opte pour monter les prolongateurs de triathlon sur le guidon ou, directement, opter pour ceux de contre-la-montre.

Et on ne peut pas non plus oublier les développements, où l'on cherche à ce que le coureur puisse effectuer la majeure partie de l'ascension avec une cadence entre 90 et 100 coups de pédale par minute, où l'on obtient le maximum de performance.

Si nous pensions que les choix s'arrêtaient là, nous nous trompons car il faut aussi choisir l'équipement du coureur. Par exemple, les combinaisons de contre-la-montre sont conçues pour obtenir une aérodynamique maximale à des vitesses d'environ 60 km/h, habituelles dans les contre-la-montre plats, cependant, à la vitesse moindre que les coureurs développeront dans cette cronoescalade, elles peuvent ne pas être aussi efficaces et il peut être préférable d'utiliser la combinaison conventionnelle utilisée au quotidien, un aspect sur lequel les équipes auront également effectué des tests et obtenu des données pour quantifier les avantages et les inconvénients de l'utilisation d'un vêtement ou d'un autre.

Le contre-la-montre de montagne est un casse-tête de technique et de matériel

Le casque est également un autre point qui donne du fil à retordre, littéralement, aux ingénieurs de performance. En plus de devoir quantifier l'équilibre entre poids et aérodynamique de l'option du casque de contre-la-montre, il faut également tenir compte du fait que ces casques spécifiques ont une ventilation limitée qui, en outre, est conçue pour fonctionner lorsque l'on roule très vite. En revanche, dans ce contre-la-montre, il est très probable qu'ils ne fournissent pas une ventilation suffisante à la tête du coureur, l'équipe devant également évaluer si le gain aérodynamique compense l'excès de chaleur qu'il apportera au coureur lors d'une journée déjà torride et qui peut entraîner une diminution de la performance malgré la courte durée de l'étape.

De nombreuses données et tests à évaluer qui témoignent de toute la technologie et de l'ingénierie derrière à peine 11 kilomètres des 3 338 qui composent cette édition 2025 du Tour de France.

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