Qu'arrive-t-il à Wout van Aert ?
Deuxième à Dwars door Vlaanderen, 4ème au Tour des Flandres et à Paris-Roubaix, à nouveau 2ème à la Flèche Brabançonne et encore 4ème il y a quelques jours à l'Amstel Gold Race. Des résultats qui seraient excellents pour presque n'importe quel autre coureur du peloton mais qui semblent peu pour un coureur du niveau et de la qualité de Wout van Aert.
Une fois de plus, le printemps est difficile pour Wout van Aert
Après la terrible saison 2024, au cours de laquelle Wout van Aert a dû faire face aux graves chutes subies à Dwars door Vlaanderen et à La Vuelta, laissant des traces visibles sur son genou droit, le coureur de Visma Lease a Bike a réalisé une préparation hivernale exclusivement axée sur arriver le plus frais possible et en forme optimale pour la semaine du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, les deux monuments pavés qui résistent à l'un des coureurs les plus complets des dernières années.
Une préparation au cours de laquelle il a réduit au minimum ses participations à la campagne de cyclo-cross, où, par ailleurs, il nous a offert quelques journées spectaculaires ; et aussi la saison des classiques qui a commencé de manière très discrète lors du week-end d'ouverture pour ensuite disparaître des courses jusqu'à l'E3 Saxo Classic où il est également passé inaperçu.
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Le reste, les résultats que nous avons détaillés au début de l'article, sont de bons résultats si l'on se concentre uniquement sur les chiffres froids, mais si l'on regarde les dénouements des courses, seul à Dwars door Vlaanderen et à la Flèche Brabançonne, Wout van Aert a été en mesure de se battre pour la victoire et dans les deux cas, il a été battu au sprint, une discipline dans laquelle il était autrefois infaillible, n'oublions pas qu'il s'agit d'un coureur qui a même réussi à gagner sur les Champs-Élysées.
Le surnom de "éternel second", surnom qui était autrefois attribué à Raymond Poulidor et que Wout van Aert semble prêt à lui arracher ce titre au légendaire coureur français car il compte déjà 44 de ces positions, certaines aussi importantes que 4 médailles d'argent aux championnats du monde de contre-la-montre et sur route, l'argent aux Jeux olympiques de Tokyo ou ses deuxièmes places aux Flandres et à Roubaix ainsi que dans de nombreuses classiques et étapes.
Les deux coureurs ont en commun d'être également des coureurs ayant un palmarès impressionnant de victoires, Wout van Aert en compte déjà 49, mais aussi la coïncidence dans le temps avec certains des meilleurs coureurs de l'histoire. Alors que Wout van Aert a dû se battre tout au long de sa carrière avec une force de la nature comme Mathieu van der Poel, le grand-père de ce dernier a dû affronter un rival inabordable comme le mythique Jacques Anquetil. Plus compliqué encore est le cas de Van Aert qui doit maintenant faire face à l'irruption dans les classiques de Tadej Pogacar et de Remco Evenepoel.
N'oublions pas non plus que, sauf Mathieu van der Poel avec qui il a partagé sa carrière depuis les catégories inférieures, tous sont des coureurs plus jeunes que Van Aert. Et parfois, nous oublions que le Belge a déjà dépassé la barre des 30 ans. Cependant, la comparaison avec son rival semble indiquer que cela ne soit pas un facteur déterminant, il est vrai que les graves chutes de l'année dernière ont laissé des traces sur le coureur de Visma-Lease a Bike et pourraient avoir accéléré le déclin de sa carrière.
Nous avons également entendu des voix reprocher au Belge de ne pas s'être concentré exclusivement sur les classiques tout au long de sa carrière, mais s'il faut le reconnaître, il a été un pilier de son équipe lors des Tours de France remportés par Jonas Vingegaard, des courses où il a même trouvé l'occasion de briller avec une belle collection d'étapes. Des critiques qui s'étendent à sa participation au Giro d'Italie, une course où, a priori, son objectif sera de lutter pour le maillot cyclamen du classement par points et qui a peut-être aussi conditionné sa préparation ce printemps.
Les analyses que l'on peut lire ces jours-ci soulignent également l'aspect mental. On a parlé de la relaxation que peut avoir représentée pour Van Aert le fait d'avoir un contrat à vie avec Visma-Lease a Bike. Aussi du manque de confiance que peut avoir généré en lui tant de deuxièmes places accumulées et de la pression médiatique que représente le fait qu'on lui rappelle toujours cet aspect, surtout pour un coureur qui ne se cache jamais et, comme cela s'est produit après le désastre de la fin de Dwars door Vlaanderen, n'hésite pas à assumer des responsabilités et ne refuse jamais une déclaration aux médias qui le demandent.
Que ce soit l'une ou l'autre chose, il est certain que nous devons admettre que peut-être les meilleures années de Wout van Aert sont déjà derrière lui, bien que, il est également vrai, il a sûrement encore quelques grands jours en réserve qui nous permettront de continuer à profiter d'un coureur redoutable sur des terrains allant des grandes montagnes du Tour de France aux routes de Ligurie menant à San Remo, d'ailleurs, le seul monument que le Belge a réussi à remporter jusqu'à présent.